Hello à toutes !
Janvier nous a semblé interminable, mais février est là, et avec lui, l’horizon des vacances. Ce mois, le plus court de l’année, file à toute allure. D’ailleurs, au retour des congés, il sera déjà derrière nous ! En attendant, savourons ces matinées où la lumière du jour nous accompagne enfin au lieu des simples réverbères… Un petit cadeau qui fait du bien !
Women House en pleine effervescence !
Depuis notre dernière newsletter, tant de choses se sont passées ! En vrac : le premier dîner de cette nouvelle ère Women House (on y revient plus bas), notre premier atelier autour de la gestion de notre énergie, une réunion au sommet pour structurer et faire rayonner notre projet, une communauté qui s'agrandit avec de plus en plus d’abonnées sur les réseaux et à cette newsletter, des événements qui se remplissent à une vitesse folle... et surtout, des échanges inspirants autour de la nécessité d'espaces pensés par et pour les femmes, loin des injonctions. Et plus que jamais la nécessité pour les femmes de prendre leur place pour amener leur manière de voir le monde, de ressentir les choses et ce dans tous les domaines de l’économie. Il se passe quelque chose, une belle énergie se dégage et c’est grâce à vous ! Merci d’être là, de nous soutenir et de porter ce projet avec nous.
Retour sur un dîner intense : la culpabilité au féminin
Premier thème abordé pour ce cycle de dîners : la culpabilité des femmes. Tout un programme ! Agathe, psychologue, Lauriane et moi avons co-construit cette soirée, et l’expertise d’Agathe nous a été précieuse pour plonger au cœur de ce sujet complexe.
Ce dîner fut un moment puissant, riche en émotions et en partages. Prendre conscience que nous traversons les mêmes doutes, les mêmes pressions, et que nous ne sommes pas seules, c’est déjà une révolution. Nous avons exploré comment cette culpabilité qui nous habite si souvent ne nous appartient pas toujours : elle est aussi le produit d'injonctions extérieures, d'un système qui nous assigne des rôles et nous demande d'exceller partout, tout le temps. Pas étonnant que ce sujet ait résonné si fort lors de notre soirée de lancement… Vous vous êtes reconnues.
Après une introduction dense, nous sommes passées à table avec une activité que nous avions imaginée : des cartes thématiques sur les différentes facettes de la culpabilité féminine (familiale, professionnelle, corporelle, conjugale, sociétale, etc.). Mon mari, qui m’a aidée à imprimer ces cartes, m’a lancé en les lisant : "C’est totalement tout ce que tu dois te dire au quotidien." Il avait raison. Et devinez quoi ? Agathe et Lauriane ressentaient la même chose. Et, à la fin de la soirée, il était évident que nous étions vingt à partager ce même poids, cette même pression diffuse.
Le simple fait de poser ces mots, d’échanger et de réaliser que ce sentiment n’est pas qu’individuel mais également systémique, permet de le mettre un peu à distance. Et c’est en soi une petite victoire !
Car chez Women House, on ne se réunit pas juste pour constater les problèmes : on veut aussi ouvrir des perspectives et partager des outils concrets. Ces dîners ne sont ni un groupe de lamentations, ni un espace de victimisation, mais un lieu de réflexion et d’action.
Si vous n’avez pas pu être présente mais que le sujet vous interpelle, n’hésitez pas à nous écrire : nous serons ravies de vous envoyer le fil rouge du dîner avec des recommandations de lectures et d’écoutes. Sharing is caring !
Et pour la petite touche de légèreté, quelques imprévus qui nous ont fait sourire : une introduction un peu longue qui a laissé nos participantes debout trop longtemps (sorry !!), un serveur un brin envahissant à des moments clés, une table trop absorbée par les discussions pour suivre le timing prévu... Bref, la vraie vie ! On ajustera, mais ce que nous voulons absolument garder, c’est cette joie, cette ouverture, ce sentiment de safe place où l’on peut être soi-même, pleinement.
Hâte de vous retrouver au prochain rendez-vous ! Et d’ores et déjà merci d’avoir répondu si nombreuses pour notre prochain dîner le 18 mars prochain sur notre rapport au temps.
Une actualité pas toujours rose… mais un avenir à écrire
Bon, en dehors de Women House, l’actualité n’est pas vraiment réjouissante, pour ne pas dire déprimante.
Trump qui enchaîne les déclarations absurdes : annexion du Groenland, transformation de Gaza en nouvelle Riviera, éclatement du Canada en 51 États, rafale de décrets supprimant les programmes de diversité, équité et inclusion… Heureusement, on apprend que des libraires antifascistes en Caroline du Nord se mobilisent et sauvent 22 500 livres pour enfants censurés en Floride.
Des images de libération d’otages glaçantes, autant par la mise en scène que par leur état physique, avec la peur d’un nouvel embrasement à Gaza si les négociations s’arrêtent.
L’intelligence artificielle, un défi pour l’égalité : lors du sommet de l’IA à Paris, le Directeur de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a alerté sur son impact sur le monde du travail. L’IA risque d’accentuer les inégalités, car les emplois les plus automatisés sont majoritairement occupés par des femmes.
Mais l’enjeu ne s’arrête pas là. Les biais de genre dans l’IA sont bien réels : demandez à Mistral une histoire pour un petit garçon de 8 ans, il sera courageux, aventurier, prêt à en découdre. Pour une petite fille du même âge ? Sensible, douce, attentive. Ces représentations ne sont pas neutres, elles façonnent l’imaginaire collectif. À nous de nourrir l’IA avec une vision plus juste et plus équilibrée du monde.
Le sexisme a encore de beaux jours devant lui : le rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité confirme la montée des discours masculinistes dans les médias et la politique.
Toutes ces nouvelles nous rappellent une chose essentielle : nous avons un rôle à jouer. Ce monde ne se transformera pas tout seul. Il est plus que jamais temps de prendre notre place, de nous rassembler, de nous outiller et d’agir.
C’est d’ailleurs tout le sens de Women House : pour agir en conscience, nous avons besoin de temps de pause, d’espaces pour élaborer une pensée complexe, réfléchir sereinement, tisser des stratégies et des liens solides. Ce que nous construisons ensemble est précieux : un rempart contre la sidération, une force collective pour faire advenir le monde dont nous rêvons.
Alors, on s’y met ? 💥
En attendant votre prochaine pause lors d’un évènement Women House voici quelques suggestions pour vous créer vos propres bulles.
J’ai envie de lire
La Faille – Blandine Rinkel
Un essai puissant et intelligent, tissé de références littéraires et cinématographiques (Canine, Fritz Zorn, Shéhérazade, Une femme sous influence). Blandine Rinkel interroge : comment sortir du cadre familial, s’inventer ailleurs, créer d’autres liens ?
Elle explore ce tiraillement entre l’enracinement et le besoin d’évasion, la force invisible qui pousse à rester même quand l’air devient irrespirable. Elle raconte ses 18 ans, son arrivée à Paris, son enfance, et les amitiés forgées avec des jeunes filles que la vie n’a pas épargnées. Une réflexion intime et universelle sur la famille, le désir et l’émancipation.
Fille – Camille Laurens
« Vous avez des enfants ? demande le Monsieur.
Non, dit mon père. J’ai deux filles. »
Dès les premières lignes, le ton est donné. Camille Laurens questionne le rôle des femmes, les attentes sociales qui pèsent sur elles, et les non-dits qui hantent la relation mère-fille. On suit l’évolution d’une enfant qui devient femme, épouse, mère. Le corps, la sexualité, la maternité, la santé des femmes : autant de tabous que l’autrice met en lumière avec une justesse implacable.
Elle souligne aussi la pauvreté de notre langue pour parler des femmes – car ce qui ne se nomme pas n’existe pas. Un roman parfois révoltant, mais qui nous rappelle le chemin parcouru et celui qu’il nous reste à tracer.
Un livre qui donne parfois envie de hurler, mais aussi d’espérer. Car oui, nous avons avancé. Et oui, nos filles, nos enfants, grandissent dans un monde où les possibles s’élargissent (2025 sous le signe de l’optimisme!).
Vive nos filles, vive nos enfants !
Et pour prolonger la lecture, Camille Laurens vient de publier Ta Promesse, son nouveau roman. On en parle dans la prochaine newsletter !
J’ai envie de musique
À écouter absolument : Orna Simone
Elle écrit, compose, joue et chante ses propres morceaux… et elle le fait avec une grâce et une sensibilité incroyables. Orna Simone, c’est le nom d’artiste d’Anne-Sophie, l’une des membres de notre collectif Women House, qui nous bluffe par son talent multiforme. Avocate brillante, mère de deux enfants, et en plus auteure-compositrice-interprète ? Oui, tout cela à la fois, et avec une élégance folle.
Sa musique ? Une variété française au piano, une voix envoûtante qui résonne longtemps après l’écoute. Un talent à suivre absolument, parce que les femmes ont mille facettes, et qu’Orna Simone en est une magnifique démonstration.
Écoutez-la, partagez-la, laissez-vous emporter. ✨
Je suis d’humeur à regarder : cinéma, spectacle, expos
Jane Austen a gâché ma vie – Laura Piani
Une libraire passionnée par Jane Austen rêve d’une histoire d’amour à la hauteur des romans qu’elle chérit. Invitée par son meilleur ami à une résidence d’auteurs dans la campagne anglaise, elle devra affronter ses doutes et sa peur de l’écriture… et y croisera le sosie de Hugh Grant.
Un film drôle, intelligent, porté par des dialogues affûtés, une bande-son sublime au piano, et une Camille Rutherford irrésistible de justesse. Un vrai plaisir à savourer !
Les Idoles – Christophe Honoré – Théâtre de la Porte Saint-Martin
Plongée dans les années 90, hommage vibrant à six figures marquantes fauchées par le sida : Jacques Demy, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Cyril Collard (Les Nuits fauves), Serge Daney et Jean-Luc Lagarce.
Sur scène, les comédiens dansent, rient, s’affrontent, chantent – et nous emportent. Marina Foïs bouleverse avec son monologue sur les derniers instants de Michel Foucault, Paul Kircher impressionne, Marlène Saldana ose, Harrison Arévalo électrise. Un spectacle à la fois politique et intime, à voir absolument.
Passeport – Alexis Michalik – Théâtre de la Renaissance
Avec Passeport, Michalik signe un théâtre efficace et rythmé, servi par une troupe brillante et des dialogues ciselés. On passe un vrai beau moment de théâtre!
L’histoire ? Issa, un jeune Érythréen arrivé dans la jungle de Calais, tente de s’intégrer en France avec ses compagnons de route, Arun l’Indien et Ali le Syrien. Une aventure humaine touchante, parfois un peu angélique, mais qui met en lumière les parcours d’intégration réussis et la richesse qu’ils apportent à la société. Une pièce qui ouvre le débat, et c’est aussi pour ça qu’on aime le théâtre !
Julia A. Etedi – Exposition dans l’ancien atelier d’Arman (5 & 6 mars)
Certaines d’entre vous ont déjà croisé Julia A. Etedi lors du dîner sur la culpabilité au féminin. Son univers puissant et singulier s’exposera dans un lieu chargé d’histoire : l’ancien atelier d’Arman, transformé en espace d’exposition par une collectionneuse passionnée, Mignon Yu.
Pour découvrir son travail, c’est ici 👉 juliaetedi.com
Et pour la rencontrer en personne à l’occasion de cet évènement exceptionnel, réservez votre créneau en écrivant à julia.etedi@gmail.com.
J’ai envie d’écouter
À Voix Nue – Ariane Mnouchkine (5 épisodes)
Une plongée passionnante dans l’univers d’Ariane Mnouchkine, metteuse en scène visionnaire et fondatrice du Théâtre du Soleil, qui fête ses 60 ans. Ce théâtre engagé, installé dans le cadre enchanteur de la Cartoucherie de Vincennes, fonctionne comme une véritable aventure collective.
Un lieu qui nous est cher avec Marie-Émeline et Marguerite, et qui a marqué notre enfance vincennoise ! Si vous n’y êtes jamais allés, il est temps de découvrir cette institution unique. La dernière création d’Ariane Mnouchkine, Ici sont les dragons, est née de la guerre menée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine.
GDIY (Génération Do It Yourself) – Catherine Painvin, épisodes #40 et #207
Une histoire de résilience et de créativité à l’état pur.
Née en 1947, Catherine Painvin connaît très jeune la pression de devoir subvenir aux besoins de sa famille. Mariée, mère de deux enfants, un mari en prison, elle ne se laisse pas abattre et transforme son talent en business. À 30 ans, elle crée Tartine & Chocolat, une marque iconique qui révolutionne la mode enfantine. La revente de l’entreprise est un coup dur, mais elle rebondit et continue à entreprendre avec une énergie inégalable.
Son parcours est une vraie leçon de vie : audace, échecs, succès, amour, travail acharné – elle ne s’arrête jamais. Son histoire, racontée dans Une vie et cinq minutes, est une vraie source d’inspiration.
Bonus : si vous voulez la rencontrer, elle vous accueille avec plaisir dans sa maison d’hôtes "The Good House", nichée dans le Perche.
Plaisir du ventre
Aldehyde par Youssef Marzouk
Un énorme coup de cœur pour cette toute nouvelle adresse qui risque bien de faire parler d’elle très vite. Aux commandes, Youssef Marzouk, chef français d’origine tunisienne, formé auprès des plus grands : le Ritz avec Nicolas Sale, Tout Paris au Cheval Blanc avec Arnaud Donckele… Son obsession ? Les sauces et les condiments, qui transforment chaque bouchée en un véritable voyage.
Le temps d’un dîner, on est transporté dans un pays imaginaire où la finesse de la cuisine française rencontre la puissance des saveurs orientales. Ce pays existe : il s’appelle Aldehyde.
Pourquoi y aller tout de suite ?
- Une cuisine audacieuse, sans aucun déjà-vu, où chaque recette surprend et enchante.
- Un chef aussi humble que talentueux, entouré d’une équipe pro et chaleureuse.
- Une étoile Michelin en vue… courez-y avant qu’il ne devienne impossible d’avoir une table !
Un vrai bijou gastronomique à découvrir avant tout le monde. Foncez !
À tester ce week-end…ou pendant les vacances
Que vous ayez participé ou non à notre atelier bien-être avec Ilanite et Coline, on vous invite à mettre en pratique leurs précieux conseils ce week-end ou pendant les vacances. Ralentir, écouter son corps, s’accorder de vraies pauses… C’est essentiel, et pourtant, on l’oublie trop souvent. Alors, pourquoi ne pas profiter de ces prochains jours pour tester une routine qui vous fait du bien ? Un moment rien qu’à vous, sans culpabilité : une balade en pleine nature, un bain chaud, une méditation ou simplement ne rien faire et savourer l’instant.
Parce qu’être en mouvement, c’est aussi savoir s’arrêter pour mieux avancer. 💛
Prenez soin de vous et on vous dit à très vite !
La team Women House