La “Women House” est une association visant à créer un espace de réflexion, débat, créativité pour les femmes à travers des événements mensuels et des recommandations culturelles. Nous, un collectif de 5 femmes engagées sur les sujets d’égalité hommes/femmes, souhaitons permettre à toutes les femmes de faire un pas de côté par rapport à leurs vies professionnelle et personnelle. Dans cette newsletter mensuelle, vous trouverez notre humeur du moment, nos prochains évènements, et nos coups de cœur culturels.
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Chères toutes,
Immense joie pour moi de prendre la plume pour la 20ème édition de la newsletter Women House!
Comme Marie-Emeline l’annonçait le mois dernier, j’ai rejoint le navire en tout début d’année: une de ces “bonnes” résolutions qui se concrétise.
La plupart d’entre vous ne me connaissant pas, je saisis l’occasion pour me présenter: Marguerite, surnommée Margot (ou encore Gomar), j’ai 38 ans, je travaille dans un cabinet de conseil, et ce que j’aime avant tout c’est m’enrichir de nouvelles rencontres et mener concomitamment plusieurs projets différents, qu’ils soient professionnels ou personnels.
Au sein de mon entreprise, je travaille sur de la conformité data privacy, de la gouvernance de l’IA, ainsi que des projets RH, notamment sur la parité. Quand je sors du bureau, je suis Chief Mum Officer et engagée dans plusieurs initiatives en ligne avec ce qui m’anime, la rencontre et la transmission.
La Women House fait maintenant partie de ces projets, et je ressens une immense gratitude d’avoir (re-)croisé le chemin de Marie-Emeline et Sarah, 20 ans après avoir traîné ensemble sur les bancs du lycée Hector Berlioz.
Assez parlé de moi: lumière sur l’actu Women House !
❤️🩹 Retour sur la table ronde (mixte) sur les violences intrafamiliales
Jeudi dernier, nous avons parlé de contrôle coercitif, de violences physiques, et d’inceste. Après avoir visionné un extrait de “Vivantes”, le documentaire de Claire Lajeunie sur l’histoire de Sarah Barukh, victime de violences conjugales pendant 10 ans, nous avons écouté des témoignages directs et indirects, grâce à un avocat pénaliste, une assistante sociale et une naturopathe, autour d’une table ronde. Nous avons parlé des dispositifs légaux et juridictionnels existants, et de toutes les autres initiatives pour lutter et mettre en lumière ces violences: le sac “Olympe” pour s’enfuir, la petite vidéo à montrer aux enfants dès 3 ans pour les sensibiliser aux violences sexuelles. C’était une soirée extrêmement riche à plusieurs égards: de l’émotion, beaucoup d’informations et conseils concrets, des échanges sincères.
✨ Les évènements à venir
Avril
🎨29 avril – Atelier collage : Expérimenter le pouvoir de la visualisation
(complet / liste d’attente → cliquez ici)
Animé par Nadège Grau-Briotet de M&Arts. Une exploration puissante de nos aspirations par l’image et la créativité. C’est la troisième fois que Nadège anime un de ces ateliers pour la Women House et c’est à chaque fois un moment fort et qui remporte un vif succès. Promis, nous le reprogrammerons l’an prochain!
Mai
⚖️20 mai – Dîner-débat : Affirmation et connexion – Le couple à l’épreuve de l’égalité (complet / liste d’attente –> cliquez ici)
Comment concilier affirmation de soi et équilibre amoureux dans un contexte d’égalité ? Ce sujet ayant suscité un immense intérêt l’année dernière, nous le proposons à nouveau avec comme intervenante, la géniale Clara Moley, créatrice du podcast “Les règles du Jeu”, devenu un livre, et autrice de la newsletter “Transgression”.
Juin
💲18 juin – Dîner-débat : Les Femmes et l’Argent – Entre autonomie et ambition (Quelques places restantes → par ici)
Nous avons la chance de recevoir pour ce dîner, Valérie Lion, rédactrice en chef de Vives Media, « le premier média des femmes qui osent parler d’argent, parce que l’argent est le premier outil d’émancipation économique et financière ».
L’argent reste un enjeu clé de l’égalité femmes-hommes : comment dépasser nos freins, assumer nos ambitions et reprendre la main sur nos choix financiers ?
Psst… en vue du débat, jetez un oeil à la newsletter Vives Média ou écoutez le génial podcast « Osons l’oseille ».
Juillet
🤝🏼22 juillet – Atelier de co-développement
(Pour vous inscrire → par ici)
Avant la pause estivale, Lauriane et Marie-Emeline mettent leurs casquettes de coach pour vous proposer un atelier de co-développement pour prendre un temps de recul, partager vos réflexions et vous connecter à vos envies pour la suite. Loin du tumulte du quotidien, cet atelier vous permettra de clôturer cette première partie d'année avec clarté et sérénité, tout en semant les graines de vos projets futurs.
L’été est une période propice à la maturation des idées : cet atelier vous aidera à poser les bases, nourrir vos aspirations et repartir en septembre avec une énergie renouvelée et des pistes concrètes pour avancer.
Rejoignez-nous pour cet espace d’échange et d’introspection, où l’intelligence collective viendra enrichir votre réflexion personnelle!
❣️Nos coups de coeurs culturels
🎧J’ai envie d’écouter
Dans cette édition, nous mettons en lumière le parcours inspirant de trois femmes entrepreneures et revenons sur l’action engagée d’un psychiatre reconnu comme lanceur d’alertes.
Podcast “Skill.s”, Juliette Levy-Cohen, fondatrice d’Oh My Cream (par Margot)
Dans cet épisode de Skill.s, la fondatrice des boutiques de soins haut de gamme “Oh My Cream” revient sur son parcours et comment elle a fait de sa passion, la beauté, son métier.
Dès sa sortie d’école de commerce, elle n’a aucune envie de CDI et encore moins de rejoindre les secteurs pour lesquels elle était prédestinée, tels que le conseil ou la finance. Sa mère lui soufflera de se lancer dans la beauté, et elle sautera le pas. Ce qui devait être au départ “juste” une plateforme e-commerce sera finalement une première boutique. Juliette nous racontera comment elle a pour la première fois pitché, très jeune, auprès d’un public d’investisseurs composé exclusivement d’hommes de 60 ans + afin d’avoir ses premiers investissements et comment elle a ensuite développé sa marque et ses propres produits.
Juliette, au-delà d’être vive et authentique, est inspirante en ce qu’elle ne se pose pas de questions, fonce et fait de ce qui a du sens pour elle, son moteur.
Podcast “GDIY”, Aurore Abécassis, fondatrice d’Acmé Paris (par Margot)
Cet épisode m’a marquée car il rappelle à quel point les émotions constituent un moteur et marquent certains évènements de nos vies.
Aurore, après être passée par des cabinets de conseil tels que Bain & Company, créée une entreprise d’évènementiel qu’elle veut hors du commun. Son élément différenciant, c’est l’émotion: elle est convaincue que les expériences qui restent sont celles lors desquelles on éprouve des émotions rares et fortes. Elle-même guidée par ses émotions, elle confiera au micro de Matthieu Stefani qu’elle a enchaîné deux grossesses, dans un objectif de revivre les émotions uniques qu’elle a ressenties lors de son premier accouchement.
Elle nous racontera son premier évènement pour AirBnB, puis les projets ambitieux qu’elle mènera pour LVMH, BNP, Dior, les JO 2024.
Aurore est créative et profonde. Ecouter son podcast vous insufflera, j’espère, autant d’émotion et d’énergie que cela a été le cas pour moi!
Podcast Ressentir, Elissa Regnier-Vigouroux, co-fondatrice de la marque Noo (par Emmy)
Dans cet épisode, j’ai découvert Elissa Regnier-Vigouroux, co-fondatrice de la marque de lingerie Noo. Véritable coup de cœur pour cette personnalité authentique qui partage son parcours sans filtre : son amour pour Marseille, ses origines libanaises et l’impact de son ascendance sur sa construction en tant que femme.
Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est sa façon d’aborder son rapport à son corps. Elle sait qu’elle ne correspond pas totalement aux canons de beauté auxquels elle a longtemps aspiré – et qui sont aussi ceux qui attirent son mari. Et pourtant, elle sait qu’elle est désirable, notamment à ses yeux. Elle raconte sans détour cette tension entre l’image idéalisée de la femme parfaite et l’acceptation de soi.
Et puis, il y a aussi ce passage essentiel sur la vasectomie. On adore entendre un homme dire : "J’ai trois enfants, ça suffit", et prendre en compte le poids de la contraception sur sa femme, plutôt que de le laisser peser sur elle indéfiniment.
Une réflexion juste, sincère et précieuse sur le corps des femmes, leurs désirs et les injonctions qui les traversent.
Podcast Folie Douce, Mathieu Bellahsen, psychiatre (par Sarah)
Mathieu Bellahsen a fait l’actualité récemment suite à un jugement du Tribunal Administratif qui a reconnu sa qualité de lanceur d’alerte au sujet de la séquestration de patients pendant la crise du covid. Il a dénoncé très vite l’enfermement des patients dans l'hôpital où il exerçait à Moisselle, en saisissant le Défenseur des droits. En France aujourd’hui, 80 000 personnes sont hospitalisées sans leur consentement.
Il parle de certaines mesures traumatisantes qu’il convient de supprimer dans les hôpitaux psychiatriques : c’est le cas notamment de la contention mécanique. Il tente de mettre en place d’autres façons de soigner, créer de nouveaux liens entre les soignants et les patients. L’idée qu’il veut faire passer est de soigner les lieux de soins pour pouvoir bien soigner les patients.
Il s’attarde ensuite sur la notion de santé mentale et son évolution au fil du temps. Aujourd’hui le discours est économique : les gens doivent aller bien dans leur corps et dans leur tête pour être productifs.
Une discussion entre Lauren Bastide et Mathieu Bellahsen très riche et instructive, sur des sujets complexes mais indispensables.
📖J’ai envie de lire
L’affranchie de Montmartre, Jean-Paul Delfino (par Emmy)
Jean-Paul Delfino nous plonge dans la vie fascinante de Suzanne Valadon – ou plutôt de Marie-Clémentine, Olga, Maria, Suzanne, Biqui… Tous ces prénoms pour une femme qui s’est réinventée à la seule force de son caractère.
Née d’une mère alcoolique et d’un père inconnu, elle s’est forgée un destin extraordinaire et a marqué l’histoire de l’art, sans jamais chercher à peindre le beau, mais le vrai. À travers elle, on redécouvre le Montmartre effervescent de la fin du XIXe siècle aux côtés de Renoir, Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes, Degas… Un Paris bouillonnant, cœur battant d’une révolution artistique.
Je ne connaissais pas Suzanne Valadon avant ce livre, et j’ai découvert une autodidacte de génie, une femme libre, une artiste qui a su s’affranchir de tous les codes. Un véritable coup de cœur pour ce roman, qui nous plonge dans une époque où Montmartre était encore un village et où les esprits les plus audacieux façonnaient l’histoire.
À mettre entre toutes les mains, surtout celles qui aiment les destins de femmes indomptables.
Les vivants, Ambre Chalumeau (par Sarah)
Ambre Chalumeau parle d’amitié, de relations humaines. Elle forme depuis l’enfance un trio avec ses deux amis, Cora et Simon. Jusqu’à ce que Simon se retrouve dans le coma alors qu’ils n’ont que 17 ans.
Au même moment, elle débute une prépa littéraire (hypokhâgne). Comment les deux jeunes amies vont affronter cette épreuve ? Et la mère de Simon ?
Elle décrit le passage à l’âge adulte, la fin de l’innocence, les secrets enfouis, les violences, la boulimie, les hôpitaux, la relation mère / fils notamment lorsque la mère flanche et que le fils taiseux sait la consoler, la pression continue de la classe prépa et l’élitisme parisien. La compétition est très bien décrite par l’auteure – ça nous rebute clairement.
Le roman est bien écrit, profond avec des passages très drôles.
👀J’ai envie de voir
Le roman de Jim, d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, avec Karim Leklou (par Emmy)
Dans Le Roman de Jim, réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu avec Karim Leklou, on suit Aymeric, un jeune homme un peu paumé mais profondément bienveillant, né dans le Jura. Lors d’une soirée, il retrouve Florence, une ancienne collègue, et leur histoire d’amour commence… avec une particularité : Florence est sur le point d’accoucher de l’enfant d’un autre homme.
Sans hésiter, Aymeric prend sa place dans cette nouvelle famille et tisse un lien puissant avec Jim, ce petit garçon qu’il n’a pas engendré mais qu’il aime comme son fils. Une vie heureuse s’installe au cœur de la campagne jurassienne, jusqu’au jour où le père biologique, Christophe, refait surface…
Tous les acteurs livrent une performance d’une justesse bouleversante. On est emporté dans un tourbillon d’émotions sincères, sans jamais tomber dans le pathos. Un film délicat et puissant sur l’amour, la paternité et la complexité des liens qui nous façonnent.
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Ken Scott, avec Leila Bekhti (par Sarah)
“Dieu ne pouvait pas être partout, c’est pour ça qu’il a créé les mères”.
Dans les années 1960 en France, Roland naît avec un pied-bot. Contre l'avis de tous les spécialistes, sa mère Esther refuse de le voir appareillé à vie. Elle est prête à tout pour qu’il ait une vie fabuleuse. Elle se tourne vers Dieu, et même vers une rebouteuse. Dans l'appartement familial qu’il ne quitte pas, Roland découvre les émissions de variétés et se prend de passion pour la chanteuse Sylvie Vartan.
Le film réalisé par Ken Scott nous raconte sur plusieurs décennies l’histoire vraie de Roland Perez, son destin incroyable et surtout le plus grand amour qui soit : celui d’une mère pour son enfant.
J’ai été très touchée par ce film qui raconte avec beaucoup de tendresse et de sincérité la force de la maternité et sa résilience, l’histoire d’un fils qui grandit auprès d’une mère entière, aimante et « légèrement envahissante ». Leïla Bekhti est solaire, déterminée, et même drôle quand il le faut.
De Rockstar à tueur : le cas Cantat (par Sarah)
Ce documentaire réalisé en trois épisodes nous renvoie vingt ans en arrière à une époque où le mot féminicide n’existait pas encore dans le débat public. Les violences subies par Marie Trintignant étaient alors minimisées ou reléguées à des notions floues comme « crime passionnel » ou « femme hysthériques », masquant la réalité des faits.
Les images d’archives, notamment celles des interrogatoires de Bertrand Cantat en Lituanie sont sidérantes : il tente de faire rire lorsqu’il mime des scènes alors que la situation est dramatique. Le suicide de son ex-femme quelques temps après le décès de Marie Trintignant qui a témoigné en la faveur de Bertrand Cantat pour protéger ses enfants a contribué à ce que la peine de Cantat soit minimisée (8 ans). Elle était également victime de ses agissements (violence et emprise).
Le documentaire dénonce avec justesse l’omerta qui a longtemps entouré Cantat, et participe à une prise de conscience collective sur les mécanismes des violences conjugales.
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Merci de nous lire. La Women House, c’est un espace pour vous. Si vous avez des envies, ressentis, suggestions, nous sommes toutes ouïes! Et si vous pensez que ces quelques lignes ou nos événements pourraient plaire autour de vous, partagez-nous!
Prenez soin de vous.
La Women House